Les prix Nobel et le déni du GÉNIE féminin

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La fondation du prix Nobel et son comité continuent d’ignorer le génie féminin en toute liberté sans souci de l’opinion de quiconque. L’arrogance de cette institution ne peut être mieux illustrée que par sa complaisance envers la physicienne nucléaire, professeure chercheuse et découvreuse, Lise Meitner (1878-1968).

Selon les archives des prix Nobel, cette scientifique émérite a été nominée 19 fois pour le prix Nobel de chimie entre 1924 et 1948, et 29 fois pour le prix Nobel de physique, entre 1937 et 1965. Aucun prix !

C’est pourtant Lise Meitner qui, en collaboration avec son collègue O. Hahn, a établi la fission de l’uranium qui a mené à la fission nucléaire. De leurs travaux de recherches est née la fission nucléaire de l’uranium dont les résultats ont été publiés en 1939. Une vingtaine d’années auparavant (1917), ils avaient découvert l’isotope du protactinium, une masse atomique standard.

Au début du XXe siècle, la fission nucléaire n’était qu’une théorie. La communauté scientifique mondiale savait que sa découverte mériterait un prix Nobel. Et ce fut le cas.

C’est son collègue de longue date, O. Hahn, qui obtint le Nobel tant convoité, en 1944-1945. Même si elle et son neveu, O. Frisch, ont été les premiers à expliquer le processus de la fission nucléaire.

Selon le comité norvégien, le prix a été attribué à celui qui a isolé les preuves de la fission nucléaire et non à celle qui en a établi l’usage. Le lauréat n’a jamais reconnu le rôle essentiel de sa collègue.

Plusieurs scientifiques et journalistes internationaux ont qualifié cette exclusion non avenue, voire injuste. Rien n’y fit !

La fission nucléaire, processus générant la chaleur et l’électricité nécessaires à la fusion nucléaire, a permis aux États-Unis de fabriquer des armes nucléaires via son programme militaire Manhattan Project. Elle a refusé d’y travailler connaissant les aboutissants entre autres, la bombe atomique.

Elle fut la première femme professeure de physique d’Allemagne. À cause des lois contre les Juifs, elle a dû se réfugier en Suède (1938) où elle a pu poursuivre son enseignement et ses recherches en physique nucléaire avec son neveu physicien.

De nombreux honneurs lui furent décernés à titre posthume. En 1997, l’élément chimique atomique 109 a été nommé « Meitnerium » ; elle est la première, et jusqu’à présent, la seule femme non mythologique ainsi honorée. Son nom a été donné à des cratères sur la Lune et sur Vénus, et au Hahn Meitner Institut of Berlin.

En 2016, l’Institute of Physics of Great Britain a créé la « Meitner Medal », reconnaissant la participation de la population à la science physique. En 2017, l’agence de recherche américaine, Advanced Research Agency, lui a dédié un important programme universitaire sur l’énergie nucléaire.

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Extrait de mon bouquin hommage INVENTRICES …de tout âge …de tout lieu, sous le thème Nucléaire.

**Rappel sur le fondateur des prix Nobel : Inventeur de la dynamite, A. Nobel fut l’un des plus importants marchands d’armes du XIXe siècle. Peu avant sa mort, il a légué sa fortune pour la création de prix monétaires portant son nom dédiés à des scientifiques et remis pour première fois en 1901. Chaque prix Nobel 2021 offre une somme de plus de 1,1+ million en dollars US.

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Auteure/Journaliste indépendante

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