On « dégenre » les mots trop féminins ! les masculins aussi !

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37601297-grunge-halftone-alphabet-seamless-background-Matriarcat, mère, madame, fille, femme enceinte, maternité, monsieur, père, fils et autres mots fondamentaux, unissant prés de 7,5 milliards d’êtres humains,  subissent une déconstruction de leur genre. D’envergure universelle, ce « dégenrement » a pour but l’inclusion des nouveaux genres et trans dans le vocabulaire universel du masculin et du féminin. Il en va du respect élémentaire des réalités humaines de ce XXIè siècle débutant.

L’implantation du « genre neutre » – troisième genre inscrit dans le registre civil de certains pays dont le Canada et l’Australie bientôt les États-Unis – a bousculé les règles établies. La communauté LGBT+, qui regroupe bon nombre de genres atypiques et marginaux, y participe activement via différentes plateformes. Entre autres, la publication ( 2014 ) d’un lexique sur la diversité des genres en milieu de travail.

Le discours sur le dégenrement du vocabulaire insiste sur la nécessité d’agir. Que cet agir choque à l’occasion ne devrait surprendre. On s’appuie sur le principe que tout changement ne peut s’effectuer sans accroc, sans friction ! Sans bouleversement.

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Un mot après l’autre, on en questionne la rectitude. On passe sous la loupe tous les vocables non inclusifs, non respectueux des diversités humaines actuelles compte tenu de leur appartenance à l’un des deux genres traditionnels selon le sexe à la naissance.

En Grande-Bretagne, une demande officielle a été soumise aux autorités gouvernementales pour que soit remplacée l’expression « femme enceinte » par « personne enceinte ». Quelques transgenres femmes devenus hommes mais ayant gardé leurs ovaires et utérus ont pu donner naissance. Si entérinée, on annonce qu’une demande semblable sera transmise à la Convention des droits humains de l’ONU. Ainsi, la réglementation internationale protégeant la femme enceinte depuis 40 ans pourrait être diluée priorisant davantage les droits de la « personne  enceinte » transgenre.

Comme l’a si bien exprimé la rédactrice et auteure politique britannique Sarah Ditum ( France Express ): « …. Avoir un corps de femme et savoir ce que cela implique pour la reproduction ne fait pas de vous un objet d’exclusion. Nous forcer à éliminer toute référence à propos de notre sexe par peur d’être qualifié de réactionnaire est une insulte ».

L’expression « langue maternelle » semble être aussi des plus constestées. Car les femmes ne seraient pas « … seules responsables de la transmission de la langue ». Qu’adviendra-t-il de la Journée internationale de la langue maternelle ? Et toutes les autres Journées entérinées par l’ONU et organismes partenaires soulignant la précarité du quotidien des femmes dans le monde !

Dans le secteur public, certains pays ont rayé de leur correspondance les mentions Madame et Monsieur. Il en est de même dans les transports en commun. Finie l’intro « Mesdames/Messieurs ». Les métros de Londres, de New York, sont de thumbnail (1)bons exemples. C’est un « bonjour » ou encore le « bon matin » ou autres choix. Dans les réseaux sociaux, Facebook offre à sa clientèle un éventail de « genres » et d’identités sexuelles.

Afin de mieux harmoniser la refonte systématique du vocabulaire, on invite à utiliser l’écriture « épicène ». Une méthode qui n’a aucun genre grammatical, au masculin comme au féminin. Donc sans variation de forme. Cette invitation s’adresse également aux organismes internationaux concernés – l’Onu particulièrement et ses affiliés – d’en promouvoir l’usage. On souhaite ainsi l’adoption, ou l’actualisation – de l’enseignement de l’épicène dans les milieux scolaires suivant le cadre de la langue en usage du pays.

Cette campagne universelle d’« humanisation des genres » en quête de rectitude en laisse plusieurs perplexes voire « agressés » par son action quelque peu bulldozer.  Des voix s’élèvent. La journaliste canadienne d’opinions, écrivaine/essayiste, Denise Bombardier écrit dans une de ses chroniques quotidiennes ( Journal de Montréal, nov. 2017 ) : « … L’on ne trouve pas de qualificatifs pour décrire ces assauts de déconstruction des structures humaines. On ne peut justifier ces délires que certains esprits fêlés qualifient de progrès et d’ouverture à plus d’humanité.»

En mode continue, la promotion du dégenrement des mots fait d’ores et déjà partie des thématiques à l’affiche des tribunes grand public locales, régionales, internationales. Ainsi que du réseautage planétaire des médias sociaux !

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À lire dans sciencesenbref.com : Aux JO, il y maintenant 4 identités de genres humains

Quelques sources :

http://www.bfmtv.com/international/a-amsterdam-un-nouveau-langage-pour-mieux-

http://www.daliaresearch.com/counting-the-lgbt-population-6-of-europeans-

http://www.williamsinstitute.law.ucla.edu/lgbtstats/

1ère publication 12 décembre 2017 MG

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