Le jeu MONOPOLY, création d’une journaliste engagée

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Elle s’appelle Elizabeth J. Phillips Magie (1866-1948). Écrivaine, journaliste activiste états-unienne et inventrice a créé le jeu de société The Landlord’s Game, breveté en 1904, et renommé Monopoly, en 1934.

The Landlord’s Game démontrait les inégalités dans le secteur de l’immobilier et les désavantages du locatif. Il comportait deux règles : l’une représentait l’antimonopole où on était récompensé grâce à la répartition de la richesse, l’autre était un ensemble de monopoles ayant pour objectif de mettre en faillite la compétition et de gagner le match.

En 1905, elle enregistra une version révisée de son jeu, lequel devint de plus en plus populaire surtout auprès de l’élite intellectuelle des États-Unis et des jeunes universitaires. Il y eut une réédition en 1932.

En 1934, un certain C. Darrow lance le jeu de société, Monopoly, qui le rendra riche et célèbre. Il y aura revendication de la part d’Elizabeth Magie plaidant la ressemblance avec son jeu The Landlord’s Game, mais rien n’y fit.

Quarante ans plus tard (1973), l’économiste Ralph Anspach attira l’attention du public sur la similarité non équivoque entre ses 2 jeux de société, soit Monopoly, publié en 1934, et The Landlord’s Game, créé en 1903, fut révisé en 1905.

C’est la publication des brevets originaux de l’inventrice qui a fourni les preuves irréfutables de plagiat. Première similarité, la punition ultime GO TO JAIL sur le tableau original du jeu de 1903, se retrouve sur celui du jeu Monopoly de Darrow, lancé en 1934. Il affiche aussi les mêmes règlements, entre autres : l’utilisation de la fausse monnaie, les actes de propriétés achetés et vendus, les transactions entre les membres et celles obligatoires avec la banque.

Ralph Anspach a démontré qu’on avait modifié subtilement la présentation initiale et son message, puis remplacé le nom du jeu original par celui de Monopoly. Il a prouvé qu’il y avait eu complicité de l’entreprise dans ce plagiat car cette société gérait les créations de la jeune inventrice dont 2 autres jeux, Bargain Day, et King’s Men.

Elle a donc été reconnue légalement l’inventrice du jeu de société le plus vendu au monde et a pu recevoir enfin cette reconnaissance internationale tant méritée.

En 2015, Monica M. Smith lui rendit hommage dans son article, « The Woman Inventor behind Monopoly », publié par Lemelson Center for the Study of Invention and Innovation.

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Extrait de mon livre, INVENTRICES …de tout âge …de tout lieu, sous le thème Jeux de société et vidéo.

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Auteure/Journaliste indépendante

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