Martha M. HARPER, pionnière de l’industrie des salons de coiffure en Amérique et du franchisage moderne.

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Première à établir l’entrepreneuriat social, Martha Matilda Harper a implanté le franchisage de la vente au détail en Amérique du Nord. Et ce, soixante ans avant la chaîne de restos McDonald’s de R. Kroc, toujours titré erronément père de la franchise.

Mondialement reconnue comme l’une des femmes d’affaires les plus innovatrices de sa génération, elle a créé l’industrie des salons de coiffure aux États-Unis basé sur son système de franchisage de la vente au détail. Lequel aurait été modelé sur les opérations satellites des congrégations religieuses. Elle a souvent déclaré que cette gestion était la plus efficace permettant de rejoindre le plus grand nombre de personnes, peu importe l’étendue du territoire.

Entrepreneure inventrice, elle a conçu l’évier à demi-cercle et la chaise longue inclinable qui forment l’ameublement de base du salon de coiffure d’aujourd’hui.

Très intéressée par les produits capillaires et biologiques, elle a créé des gammes de shampoings et crèmes grâce aux enseignements d’un médecin holistique allemand avec qui elle a travaillé et qui lui a laissé l’ensemble de ses travaux en héritage.

C’est en 1888 – avec de minces économies et ses nouveaux produits – qu’elle ouvre son premier salon, lequel connaîtra un franc succès surtout auprès de la clientèle féminine. À cette époque, la coupe des cheveux était une tâche familiale ; les femmes de la classe privilégiée se faisaient coiffer à la maison, généralement par des domestiques.

En 1891, elle lance le premier système de franchisage de salons de coiffure. À son apogée, il y avait plus de 500 franchises Harper en Amérique du Nord et dans certains pays d’Europe. Elle a octroyé les 100 premières inscriptions à des femmes venant de milieux peu favorisés. Ces franchisées n’ayant pas les fonds pour assumer les coûts initiaux, elle leur prêtait le montant permettant de finaliser le contrat.

Martha M. Harper a ainsi participé à l’autonomie financière des femmes de son époque lesquelles avaient très peu de droits. Elle en connaissait les aléas ayant vécu dans la pauvreté pendant de longues années au Canada et aux États-Unis.

Donc, chacune des franchisées devait acheter une chaise inclinable et un évier demi-lune – malheureusement non brevetés – et la gamme de ses produits capillaires. Elle a fondé un réseau d’écoles de beauté, Méthode Harper, pour former les nouvelles propriétaires. Elle a également fait construire une usine pour fabriquer ses produits biologiques.

Elle fut la première à offrir les mêmes soins capillaires aux hommes en y ajoutant les massages thérapeutiques. Dans ses salons, le service à la clientèle fut priorisé bien avant que ce terme soit à la mode. Entre autres, on offrait un service de garderie et on ouvrait en soirée pour répondre aux horaires irréguliers des femmes.

Dans un livre intitulé, Martha Matilda Harper and The American Dream : How One Woman Changed the Face of Modern Business, Jane Plitt nous fait découvrir cette femme d’affaires extraordinaire et l’impact de son héritage entrepreurial dans le monde entier.

En 2001, cette Canadienne de naissance et États-unienne d’adoption (1857-1950) a reçu le prestigieux prix de l’International Franchising Association. En 2003, Martha M. Harper fut intronisée au National Hall of Fame for Women des États-Unis.

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Extrait de mon livre référence, « INVENTRICES… de tout âge… de tout lieu », sous le thème Coiffure, salon et accessoires.

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Auteure/Journaliste indépendante

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