La transplantation d’utérus pour remédier à l’infertilité féminine

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images_MOL’infertilité est un handicap physique que vivent des centaines de milliers de femmes partout dans le monde. Cette infertilité a plusieurs causes – absence d’utérus, de vagin, une ablation nécessitée par la maladie tel un cancer. Depuis longtemps, la science médicale essaie de remédier à cet « accident de la nature » qui prive des jeunes femmes d’enfanter. Finalement, au mois de septembre 2014, une équipe multi chirurgicale de la Suède réussit l’impossible, la première transplantation d’un utérus. Un succès sans précédent qui résulte de recherches et de tests rigoureux impliquant une collaboration scientifique internationale.

Depuis, 10 suédoises ont pu concrétiser leur rêve ultime, devenir mère. Aucun problème majeur n’a été rapporté. Quant à la santé physique et intellectuelle des nouveaux-nés tout va. De même pour le mieux-être des nouvelles mamans ayant participé courageusement à un tel odyssée si demandant.

Cette série d’interventions performantes a amené les États-Unis à élaborer un projet pilote de transplantation de l’utérus homologué hautement expérimental. La première transplantation devrait se faire d’ici quelques mois au centre hospitalier dédié à la santé des femmes – Cleveland Clinic Women’s Health Institute (Ohio É.-U.).

Une dizaine de futures mamans ont été sélectionnées. Cliniquement infertiles bien sûr, elles sont âgées entre 21 et 39 ans. Celles-ci ont accepté de suivre le protocole exigeant. Ce qui se traduit par des tests physiques et psychologiques, des sessions d’information sur les différentes étapes à franchir. À cela, on s’assure le soutien continu du conjoint.

Le processus de transplantation de l’utérus s’amorce par le prélèvement d’ovules qui seront fécondés selon les techniques in vitro. Un an après la transplantation, on introduit un embryon seulement. Si non concluant, on répète jusqu’à ce que la patiente devienne enceinte. L’accouchement se fera par césarienne. Après la conception du premier ou du second enfant, l’utérus devenu obsolète devra être enlevé. Toutefois, il pourrait y avoir un autre implant si la jeune mère désirait concevoir un troisième bébé.

Les choix actuellement offerts aux femmes pour vivre la maternité – toutefois sans conception ni accouchement – se limitent à l’adoption et à la gestation pour autrui, soit la mère porteuse. Si on opte pour la mère porteuse les lois et législations varient d’un pays à l’autre et peuvent être passablement rigides. En France par exemple, c’est un exercice « catégorie surréaliste » de comprendre si la Loi sur la gestation pour autrui en vigueur depuis plusieurs années s’applique en totalité ou en partie. Toute une aventure. Et toute une également pour traverser les longues procédures de l’adoption locale ou internationale ?

De là l’importance des succès de la transplantation d’utérus. Elle s’avère une alternative inespérée. La banque des précieux organes prend de l’ampleur grâce à la générosité d’autres femmes qui s’y inscrivent généreusement. Et pour celles qui nous ont quittés, gageons qu’elles se sont assuré que le don de leur utérus puisse faire des petits.

http://my.clevelandclinic.org

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Auteure/Journaliste indépendante

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